Novembre 2021

Le Kremlin a assuré le vendredi 12 novembre 2021 que les approvisionnements de gaz russe à l’Europe ne seraient pas suspendus, malgré les menaces de la Biélorussie de fermer les vannes du gazoduc Yamal-Europe transitant sur son sol. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a d’ailleurs déclaré que la Russie « est et restera un pays qui remplit toutes ses obligations de livraison de gaz aux consommateurs européens ». Minsk utilise le gaz comme arme politique, afin de réagir aux diverses sanctions européennes visant la Biélorussie.

L’autorité allemande de régulation de l’énergie suspend la procédure de certification de Nord Stream 2 (gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique) de façon temporaire pour raison juridique. Il rappelle que la certification de Nord Stream 2 n’est possible que si l’opérateur de Nord Stream 2, basé à Zoug, en Suisse, transfère « des actifs essentiels et des ressources humaines » à une filiale créée en Allemagne pour la partie allemande du gazoduc.

Le fournisseur français Hydroption est placé en redressement judiciaire car fragilisé par la crise énergétique actuelle. L’AFP indique qu’il a reçu des autorités une notification préalable au retrait de son autorisation d’exercer et va chercher un repreneur.

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) a confirmé que les tarifs réglementés de vente de gaz appliqués par Engie en décembre resteront identiques à ceux en vigueur au 1er octobre 2021. Ce gel des tarifs réglementés du gaz en raison de l’envolée des prix de l’énergie n’est en effet qu’une mesure temporaire. A compter de juillet 2022, Engie pourra relever ses tarifs.

Le liste des fournisseurs britanniques en difficulté s’élargit de plus en plus. Dernière victime de la flambée des prix de l’énergie, Bulb Energy a annoncé son insolvabilité. Le 7^ème plus grand fournisseur d’énergie au Royaume Uni est placé sous « administration spéciale », un dispositif mis en place pour protéger les clients des entreprises en faillite mais qui sont trop importantes pour être rachetées rapidement. Bulb Energy pourra ainsi continuer à fonctionner sans interruption de service ou d’approvisionnement pour ses clients.

Les prix de l’électricité ont connu une volatilité extrême avec des niveaux de prix jamais vu depuis l’existence des marchés européens de l’électricité. Cette situation est due principalement à la tension d’approvisionnement en gaz et dans une moindre mesure à l’envolée des prix du carbone. Le Cal-22 électricité passe de 112,37 €/MWh le 1er novembre à 138,80 €/MWh le 16 novembre. Il grimpe encore au report de la certification de Nord Stream 2, affichant 163,30 €/MWh le 29 novembre.

La flambée des prix du gaz s’explique par les tensions liées à l’approvisionnement en gaz, la crise migratoire en Biélorussie et la suspension de la certification Nord Stream 2. A titre d’information, au 24 novembre, le Cal-22 affiche 56,68 €/MWh.

Début novembre, le prix du carbone se stabilise. Mais une fois, le sommet des Nations unies sur le climat à Glasgow (la COP26) terminé, le prix du carbone repart à la hausse et bat de nouveaux records, autour de 70 €/tonne sur la semaine du 15 novembre. Les engagements pris pour instaurer des places d’échange de quotas carbone au niveau mondial ont été le facteur explicatif de cette envolée.

Les cours du charbon ont connu globalement une tendance baissière grâce à l’augmentation de la production chinoise sur ces dernières semaines.

En hausse courant octobre, le prix du baril de pétrole ralentit légèrement début novembre, à la suite des déclarations américaines de puiser dans les réserves stratégiques du pays. Mais les prix vont repartir rapidement à la hausse du fait de la résurgence des tensions entre Bruxelles et Moscou à la frontière ukrainienne.

L’espoir que la situation actuelle des marchés de l’énergie s’améliore après l’hiver est permis, car les prix pour livraison 2023 et 2024 sont heureusement moins tendus.

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